Film de Michael Haneke
--- France-Autriche --- Avec Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît
Magimel...
SUJET: Erika, la quarantaine,
est professeur de piano. Pour échapper à sa mère,
avec laquelle elle vit en vase clos, elle fréquente en secret les
cinémas pornos et les peepshows, sa sexualité se résumant
à un voyeurisme morbide et à des mutilations masochistes.
Jusqu’au jour où l’un de ses élèves, Walter, se met
en tête de la séduire…
CRITIQUE: Incontestablement,
« la Pianiste » est un film exceptionnel. D’abord par la
sincérité de son scénario, car jamais les désirs
malsains d’une vieille fille frustrée n’avaient été
aussi crûment exprimés. Personne ne reste insensible devant
les scènes de mutilation, qui sont aussi choquantes visuellement
que par l’esprit de perversion qu’elles révèlent. Il est
donc étonnant que ce film n’aie pas été interdit au
mineurs, mais uniquement aux moins de 16 ans.
Cependant, au-delà de l’aspect choquant du rôle d’Erika, «
la Pianiste » révèle une Isabelle Hupert brillante.
Ses talents d’actrice prennent toute leur mesure dans ce personnage à
la fois glacial et torturé, à la psychologie si impénétrable
et parfois si pathétique. Le masochisme dégradant auquel
elle se livre n’inspire que de la pitié, contrairement à
l’image sublimée qu’en reflètent habituellement les
médias.
On retiendra également la performance de Benoît Magimel, inégalable
dans son rôle de jeune pianiste virtuose soumis aux affres d’un amour
impossible. Son attirance mêlée d’incompréhension vis-à-vis
d’Erika le conduit bien malgré lui à entrer dans le jeu malsain
de son professeur. Walter découvre alors l’univers névrosé
de son premier grand amour, où la déception est à
la hauteur de ses sentiments.
***ComaWhite***